HÖLDERLIN ÉTAIT-IL FOU ?
Question étrange.
Presque pauvre.
Ce qu’il convient d’établir, c’est la
stratégie qu’il échafaude pour tenter d’extraire cette épine en lui qui jamais
ne sommeille et qui l’isole au milieu des autres, au milieu du monde et du
temps. Qu’on se rassure, il ne s’agit pas de proposer une nouvelle
lecture psychanalytique de Hölderlin. Mais comprendre bien plutôt le message
que le poète livre à la psychanalyse. Se montrer sensible à la parole, est-ce autre chose que
laisser émerger le poème-interprète en chaque-Un quand la machine-rie du
langage se met en branle ? En cherchant sa formule et son rythme, le poème
propose une interprétation du symptôme dont je dis qu’il se fait l’éclos d’une
identification qui ne saurait se résoudre à l’identité. Il ne s’agit donc pas
d’interpréter le poème, de l’extérieur, fort d’un prétendu savoir (ou pire,
d’une sensibilité nouvelle) ; mais voir comment le poème interprète le
symptôme – ici la forclusion – pour le renverser en saintom d’un nouveau dire. Proposition
clinique qui emprunte à la lettre de l’inconscient, comme au Joyce de Lacan.
Mais qui repose en fait comme un sédiment naturel dans le lit de la
psychanalyse depuis Freud qui avertit : « chaque homme recèle un
poète », avant d’ajouter que « le dernier poète ne mourra qu’avec le
dernier homme ».
125 X 215 - 241 pages - 19€
Frontispice de Geneviève Dindart
isbn: 978 2 292070 23 5
Des Cantos d’Ezra Pound, ce poème épique monumental, Philippe Sollers disait qu’il est « un des symptômes historiques majeurs du “devenir-psychose” de l’idéologie dominante (impérialiste), déterminée par la force inversée et muette, en épaisseur, de son dehors ». Grand passeur en France du poète américain, Dominique de Roux n’hésitait pas quant à lui, à le ranger avec L.-F. Céline au rayon des damnés et des impardonnables qui ont trouvé le ressort de dire l’insupportable de toute une époque. Jean Christophe Contini retrace ici l’itinéraire d’une réception littéraire où les identifications à l’homme comme à l’œuvre ne manquent pas.
125 X 215 - 123 pages - 14€
isbn 978 2 492070 24 2
Dans ce recueil d’écrits, Le papillon habitable, on trouve une grande diversité de textes, tous tissés avec ce délicieux mélange de révolte, de désir, d’utopie libertaire, de poésie et d’ironie sarcastique qui singularise son style. Habité par la passion papillonne chère à Fourier, Guy Girard nous parle, avec sa prose illuminée d’étoiles oniriques, des jeux surréalistes, des dérives, des rêves, des collages et des photos, de l’art des fous, du vaudou, de l’écriture automatique, de la révolte ; il rend hommage aux anciens disparus – André Breton, Benjamin Péret, Pierre Peuchmaurd, Michel Zimbacca – et aux vivants toujours « activistes de la pensée poétique » : Virginia Tentindo, Hervé Dela[1]barre, Patrick Lepetit. Tous ses écrits sont traversés par la révolte permanente contre l’ordre établi...
Préface de Michael Löwy
12,5 X 21,5 - 252 pages - 19€
On connaissait l’œuvre du psychanalyste Pierre Bruno. On connaissait sa poésie. Pas encore son théâtre. Dans ce recueil, 4 pièces de Pierre Bruno
Extrait :
LE CŒUR : — Les choses qui existent sont toujours limitées.
Une femme n’est pas une chose. C’est pourquoi,
Par peur de l’infini, on voudrait qu’elle soit un objet.
Puis, elle devient un objet. Un objet qui nous indique l’horizon.
Mais rien de sexuel.
Le sexuel est un voyage autour d’une femme,
Sans qu’on puisse s’arrêter, se reposer quelque part.
NEIGE-BLANCHE : — Ne nous arrêtons pas. Continuons. Sans quoi nous n’atteindrons jamais le sommeil – je veux dire le sommet.
Frontispice original de Jean-Paul Héraud
140 X 220 – 176 pages – 22€ (papier Rives vergé)
Les 13 premiers exemplaires numérotés 1 à 13.
Guerre, criminalité, répressions d'Etat, violences sexuelles, insulte, humiliation, mépris s'affichent à la une des journaux. Pourquoi ce besoin de détruire, jusqu'à la barbarie, dont la philosophe Simone Weil soulignait le caractère permanent et universel? Philosophie, droit, sociologie apportent leurs réponses. Mais nul n'entend comprendre cet étrange besoin sans la lecture freudienne de la pulsion. Comment interpréter la brutalité de la violence sans l'hypothèse de l'inconscient, du narcissisme, de la jouissance, des fantasmes, du désir?
Avec des contributions de Christophe Bisson, Thomas Bouvatier, Gorana Bulat-Manenti, Pierre-Henri Castel, Marie Chapelle, Pascal Crété, Jeannette Abou Nasr Daccache, Dominique Delage, Nicolas Dissez, Jean-Marie Fossey, Stéphane Fourrier, Sylvain Frérot, Hélène Godefroy, Philippe Grimbert, Astrid Hirschelmann, Luis Izcovitch, Michel Leverrier, Laure Marchal, Guillaume Nemer, Daniel Olivier, Laura Pigozzi, Gérard Pommier, Nadine Proia-Lelouey, Joseph Rouzel, Corinne Tyszler, Jean-Jacques Tyszler, Nadia Veyrié
205 X 140 - 310 pages - 21€
isbn: 978 2 492070 21 1